André Socard Conseil

Etude de cas au Cameroun

 

 Introduction

 

Le but a été, sur une zone précise, d'évaluer la demande téléphonique et les différentes techniques candidates susceptibles de répondre à la demande. Bien que nous n'ayons pas eu accès à des données statistiques, nous avons rassemblé des informations générales afin de placer notre travail dans le cadre spécifique Camerounais.

Actuellement au Cameroun, en 1998, les deux principales villes, Yaoundé et Douala accueillent 80% des lignes téléphoniques et réalisent 88% des recettes des télécommunications camerounaises. Les autres villes du Cameroun bénéficient du service téléphonique, même si une forte demande en attente subsiste. La téléphonie purement rurale est très peu répandue. Cette étude montre que les techniques classiques : faisceaux hertziens, même multiaccès, couplés à une distribution à câbles à paires de cuivre conduisent à des coûts par abonné très élevés.

Par contre les techniques actuelles telles que le réseau local radio, ou des projets récents tels que des satellites qui sont prévus par ou pour RASCOM apportent des avancées économiques telles que la téléphonie rurale peut devenir une réalité à court terme.

La région objet de notre étude est la région Babimbi, au centre Cameroun, zone à 70% de forêt équatoriale et 30% de savane. Cette zone de 1 800 km² abrite 40 000 à 50 000 habitants. Très rurale et dédiée à l'agriculture, principalement de subsistance, assez peu commerçante, nous n'avons prévu, en première phase, que 113 lignes téléphoniques dont 40 dédiées à des "téléboutiques" (cabines publiques exploitées par des particuliers) et après cinq ans, 182 lignes dont 67 téléboutiques. Ces chiffres peuvent paraitre très faibles, ils correspondent à des "télédensités" de 0,25 en première phase et 0,40 après cinq ans.

Madame Ndomb et Monsieur Ntolla, bien que résidants en France et de nationalité française, sont originaires de cette région et peuvent donc bien apprécier, en utilisant de plus leurs connaissances sociologiques et économiques théoriques, le niveau de pouvoir d'achat de l'habitant et leur comportement devant cet outil. Si ce faible pouvoir d'achat milite pour une desserte principale à l'aide de téléboutiques, certains Babimbis résidant en ville ont une résidence secondaire au village et pourraient s'offrir des terminaux de téléphonie mobile par satellite, Inmarsat par exemple..

Beaucoup de projets de satellites ou constellations de satellites sont dédiés aux pays ou zones développées ou à une classe de nantis. Par contre, nous avons eu des éléments qui nous donnent à penser que la démarche qui a présidé au concept de système Aquila est très positive. Les techniques classiques nous conduisent à une évaluation de plus de 3 300 Euros par ligne installée, la technique satellite Aquila combinée à une boucle locale radio nous a conduit à un coût de l'ordre de 1 100 Euros par ligne, ce dernier coût devant diminuer dans le futur. Même si ces coûts résultent de spéculations parfois osées, on peut affirmer qu'en se tournant résolument vers des techniques nouvelles, la téléphonie rurale en Afrique n'est plus une utopie. A cette évolution il faudra associer les acteurs économiques locaux qui devront s'adapter à ces techniques et combattre les résistances naturelles aux changements.


Un des premiers appels téléphoniques de Ngambé

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